Dossier

SANTE
Chirac, Lula et Clinton
lancent le fonds Unitaid

Promu par la France et le Brésil et soutenu par la Fondation Clinton et l'ONU, un programme d'achats de médicaments à bas coûts va être créé.

Face au sida, au paludisme et à la tuberculose qui tuent des millions de personnes par an dans les pays pauvres, cinq Etats ont formellement lancé avant-hier à l'ONU, avec la Fondation Clinton, un nouveau mécanisme d'achat de médicaments à bas coût. Ces cinq pays (France, Brésil, Chili, Norvège, Grande-Bretagne) et la Fondation de l'ancien président américain souhaitent que cette centrale d'achat réponde au terrible constat que les médicaments sont au Nord, les malades sont au Sud.

Les présidens français et brésilien, le premier ministre de Norvège, des ministres du Chili et de Grande-Bretagne ont participé à cette initiative, aux côtés de Bill Clinton, de Kofi Annan et du président du Congo, qui préside l'Union africaine.

 

 

« Face à des fléaux qui déciment des générations, déstabilisent des sociétés, dévastent des nations, notamment en Afrique, nous avions le devoir d'imaginer une réponse efficace et solidaire : c'ets pour cela que nous lançons aujourd'hui Unitaid »,
a résumé Jacques Chirac, à l'origine de ce projet avec le président brésilien.

 

Selon Paris, 44 pays ont décidé de participer à Unitaid et 18 d'entre eux le feront par une taxe sur les billets d'avion. La France, où cette taxe est entrée en vigueur le 1er juillet, devrait apporter environ 200 millions d'euros par an. Au total, à l'échelle des 18 pays concernés, 800 millions d'euros par an sont attendus de cette taxe.

Le conseil d'administration d'Unitaid se réunira en octobre et les premiers projets seront lancés en partenariat avec l'Unicef et la Fondation Clinton.

  « Unitaid repose sur un principe simple : affecter à l'achat ou à la production de médicaments une part infime des immenses richesses créées par l'accélération des échanges, pour que la mondialisation de la solidarité réponde à celle de l'économie »,
a souligné Jacques Chirac.
 

Bill Clinton, dont la Fondation a négocié avec des groupes pharmaceutiques d'importantes réductions de prix sur les médicaments anti-sida, s'est dit « honoré d'être une petite part » de ce projet. De son côté, Luiz Inacio Lula da Silva, soulignant qu'il « ne pourra pas y avoir de paix et prospérité dans un monde où des millions de gens vivent encore dans la plus extrême pauvreté, a vu dans le lancement d'Unitaid une forme de coopération sans précédent entre pays riches et pauvres ».

Chaque année, en effet, le sida, le paludisme et la tuberculose tuent près de sept millions de personnes dans le monde, alors qu'une telle catastrophe pourrait être évitée si, au Sud, les malades pouvaient avoir accès aux soins nécessaires. Pour tenter d'améliorer la diffusion des traitements médicaux, le programme Unitaid va créer une centrale d'achat des médicaments, qui devrait permettre de faire pression sur les laboratoires pharmaceutiques privés.

(AFP), La Croix, 21 septembre 2006

 

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